Après la crise financière de 2008 : comment les règles ont-elles changé ?

Après la crise financière de 2008 : comment les règles ont-elles changé ?

Cette année marque une décennie depuis la crise financière mondiale de 2008-2009. La faillite de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers a provoqué un ralentissement économique qui s’est fait sentir dans le monde entier, en particulier en Europe. Depuis lors, la crise a été attribuée à une série de facteurs différents, qui ont tous été fortement exacerbés par les comportements irresponsables des banques, notamment par une prise de risque excessive.

Alors qu’une grande partie de l’Europe était en récession au début de 2009, les politiciens et les législateurs de toute l’Europe se sont mobilisés au lendemain de l’accident financier, jurant de faire en sorte qu’un effondrement d’une telle ampleur ne puisse plus se reproduire. Alors, quelles sont les principales évolutions des règles pour les banques européennes depuis 2008 ?

Nouveaux organismes de réglementation

La Commission européenne a mis en place trois nouveaux organes de surveillance chargés de superviser ses nouvelles réglementations et de veiller à ce que le secteur bancaire européen soit dûment tenu responsable. Il s’agit de l’Autorité bancaire européenne (ABE), de l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) et de l‘Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP).

Culture d’entreprise

L’effondrement a mis en lumière la dangereuse culture d’entreprise qui avait existé dans le secteur bancaire pendant les nombreuses années qui l’ont précédé. Au lendemain du déclenchement de la crise, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France avaient tous imposé des prélèvements importants à certaines des plus grandes banques européennes, dans le but de les dissuader de réaliser à l’avenir une prise de risque aussi agressive.

Dans le sillage de la crise, des appels ont été lancés en faveur de la suppression des primes des banquiers, car il était clair qu’ils étaient récompensés pour avoir agi contre l’intérêt de leurs consommateurs. Diverses restrictions ont été imposées sur le pourcentage de chaque prime qui pouvait être versé immédiatement en espèces, le reste étant assujetti à une période de plusieurs années au cours de laquelle la valeur du paiement serait évaluée. On a également imposé un contrôle plus strict des nominations éventuelles à des postes de direction dans l’ensemble de l’industrie, afin de s’assurer que les dirigeants du secteur comprennent bien les responsabilités de leur poste.

« Clôture en anneau »

La gravité du krach est due en partie au fait que certaines banques n’ont pas été en mesure de rembourser à leurs clients ce qu’elles leur devaient car cet argent avait été utilisé ailleurs. La crise s’est répandue si largement parce qu’elle impliquait tellement d’argent des consommateurs qui avait été perdu ou qu’il avait fallu le dépenser pour renflouer les banques. Peu de temps après la crise, il a été question de l’imposition obligatoire d’un cantonnement. Cette loi a depuis été adoptée et est entrée en vigueur le 1er janvier 2019. Pour l’essentiel, les banques seront tenues de clôturer les fonds qu’elles détiennent dans le cadre de leurs succursales de banque de détail, c’est-à-dire l’épargne, les prêts, les cartes de crédit et les prêts hypothécaires de leurs clients, et devront les garder séparés de leurs succursales de placement. Il s’agit de s’assurer que si une banque était sur le point de faire faillite à nouveau, l’argent de ses clients serait en sécurité.

La méthode de mise en liberté sous caution

La Commission européenne, tout comme le gouvernement américain, se sont également engagés en faveur de la méthode de renflouement. C’est essentiellement là où les banques s’engagent à stabiliser une institution en faillite à l’interne, plutôt que de compter sur les fonds du gouvernement et, par conséquent, du contribuable. La dette est partagée par d’autres créanciers afin que les clients n’aient pas à financer les erreurs commises par les banques elles-mêmes.

La réforme et la réglementation du secteur bancaire ont continué de se développer au cours de la dernière décennie. Les cycles d’expansion et d’effondrement ne peuvent être entièrement évités par des politiques et des lois, mais ils peuvent être utilisés efficacement pour protéger les consommateurs et les contribuables contre les erreurs commises par les institutions financières.

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